Comme notre nouvelle amie québécoise travaille à l'hôpital depuis les 12 dernières années, elle connaît très bien la réalité d'ici et a toutes sortes d'histoires à nous raconter. Certaines plus troublantes que d'autres, du genre qu'on ne verrait jamais chez nous, qui sont hyper confrontantes, et vous vous ferez votre propre impression sur la suivante. Je vous préviens, âmes sensibles et coeurs de mamans attention.
Toutes les portes et grilles donnant accès à l'hôpital se verrouillent et il y a un grillage dans chaque fenêtre. Ma première réflexion, c'est pour empêcher que des indésirables accèdent aux lieux pendant la nuit. On a compris que c'est plutôt à l'envers que ça se produit. Il y a des grilles et des verrous partout parce qu'on est dans un hôpital privé, et qu'on veut s'assurer que les gens payent avant de partir. Aucune possibilité de partir incognito durant la nuit.
Ça n'a pas toujours été comme ça. Un des principaux services de l'hôpital est la gynéco-obstétrique. On y pratique un nombre important d'accouchements. L'allaitement est la seule option acceptée ici pour nourrir les poupons. Un soir, une femme vient et accouche de jumeaux. La femme est sans le sou, se sauve sans payer et laisse les nouveaux-nés sur place. Vous pensez qu'il est arrivé quoi? Grosse opposition dans la place à ce qu'on aille chercher quoi que ce soit qui s'apparenterait à de l'Enfalac, aucune nourrice disponible... La mère ne revenait pas. Les enfants sont morts.
J'entends l'histoire être racontée... déjà ça me semble complètement inhumain... Autres lieux autre moeurs mais y'a toujours ben des limites... Je ne sais pas comment j'aurais réagi être témoin d'une situation comme celle-là.
dimanche 5 février 2012
samedi 4 février 2012
Bouillon de culture
Deux derniers jours chargés...
Vendredi matin on est allées visiter la résidence privée pour personnes âgées voisine de l'hôpital. On est super bien reçues par la directrice et son personnel. Le milieu est très intéressant pour nous... À suivre!
En après-midi, visite au directeur de programme d'une ONG pour voir comment on pourrait peut-être collaborer... La base de l'organisation se trouve en France. Ça n'est pas la première fois que je travaille avec eux... Déjà auparavant, après notre première "relation", je disais que mon choc culturel en Haïti ne s'était pas produit avec les Haïtiens, mais bien avec les Français! On a une façon complètement différente d'aborder un problème, et même si on parle à la base la même langue, on est loin de pouvoir dire qu'on se comprend tout le temps! On verra où ça mène... Y'a tout de même un début de proposition sur la table.
De retour à l'hôpital, on a pu produire un mini-rapport suite à cette rencontre, à faire valider par l'université. Proposition de sortie pour la soirée, on avait bien mentionné qu'on souhaitait pouvoir participer un peu au nightlife de Port-au-Prince. Un médecin de la place s'est proposé pour nous sortir. Il nous rappelle en début de soirée et on se rend d'abord à la Esquina Latina. Comme ma collègue et moi dansons un peu latino, on pense que ça peut être intéressant. On s'est retrouvées en minorité très très visible (les seules blanches) dans un grand bar, beaucoup de places assises, peu de gens à l'heure où on est arrivées, grande piste de danse éclairée et déserte, petit coin pour danser à l'abri des regards derrière des paravents... Et musique compa 80% du temps. Le doc nous a fait danser tout à tour et on a eu toutes les deux notre initiation à la danse traditionnelle locale version club... Une expérience en soit. On a filé vers le Jet Set un peu plus tard, un beau bar en plein air, avec section resto, où la musique et les gens qui fréquentent l'endroit sont très diversifiés. La conversation a dévié vers des sujets un peu inconfortables... On a fini par laisser notre cavalier à la table, aller danser pour quelques chansons et on a demandé à rentrer... À minuit le carosse redevient citrouille!
Aujourd'hui, on avait une sortie en ville planifiée avec William, un chauffeur de l'hôpital. On s'est dirigées vers le Champ de Mars où on a pu faire du shopping, je me suis racheté des sandales entre autres, et on a visité plusieurs kiosques d'artisanat. En après-midi, un couple de Québécois ici par intermittence depuis au moins 10 ans est venu nous chercher pour aller dans le haut de la ville à Kenscoff. Là haut il y a un observatoire d'où on a une vue imprenable sur toute la ville et la région environnante... Wow!! On a pris plein de photos et continué le magasinage... Les vendeurs ont dû nous trouver bien dures à leur endroit mais on avait l'expérimentée Michelle avec nous! On a eu de bons prix sur tout... J'ai acheté une belle toile, comme il n'en existe aucune autre, contrairement à de nombreuses oeuvres qui ne sont en fait que des reproductions. On est arrêtés au Munchees débuter l'apéro, juste en face de leur ancienne maison, et on a poursuivi ça dans leur actuelle demeure près de l'hôpital. On est ensuite allés souper dans un très bon restaurant où on fait de l'excellent poisson boucané et j'ai mangé du lambi, un coquillage que je trouve seulement ici. Un collègue d'Yves est venu souper avec nous et on a eu vraiment du plaisir! Le week end a très très bien commencé... On a la possibilité de sortir du site de l'hôpital et de profiter de toutes les bonnes choses d'ici comme jamais on n'aurait espéré!
Vendredi matin on est allées visiter la résidence privée pour personnes âgées voisine de l'hôpital. On est super bien reçues par la directrice et son personnel. Le milieu est très intéressant pour nous... À suivre!
En après-midi, visite au directeur de programme d'une ONG pour voir comment on pourrait peut-être collaborer... La base de l'organisation se trouve en France. Ça n'est pas la première fois que je travaille avec eux... Déjà auparavant, après notre première "relation", je disais que mon choc culturel en Haïti ne s'était pas produit avec les Haïtiens, mais bien avec les Français! On a une façon complètement différente d'aborder un problème, et même si on parle à la base la même langue, on est loin de pouvoir dire qu'on se comprend tout le temps! On verra où ça mène... Y'a tout de même un début de proposition sur la table.
De retour à l'hôpital, on a pu produire un mini-rapport suite à cette rencontre, à faire valider par l'université. Proposition de sortie pour la soirée, on avait bien mentionné qu'on souhaitait pouvoir participer un peu au nightlife de Port-au-Prince. Un médecin de la place s'est proposé pour nous sortir. Il nous rappelle en début de soirée et on se rend d'abord à la Esquina Latina. Comme ma collègue et moi dansons un peu latino, on pense que ça peut être intéressant. On s'est retrouvées en minorité très très visible (les seules blanches) dans un grand bar, beaucoup de places assises, peu de gens à l'heure où on est arrivées, grande piste de danse éclairée et déserte, petit coin pour danser à l'abri des regards derrière des paravents... Et musique compa 80% du temps. Le doc nous a fait danser tout à tour et on a eu toutes les deux notre initiation à la danse traditionnelle locale version club... Une expérience en soit. On a filé vers le Jet Set un peu plus tard, un beau bar en plein air, avec section resto, où la musique et les gens qui fréquentent l'endroit sont très diversifiés. La conversation a dévié vers des sujets un peu inconfortables... On a fini par laisser notre cavalier à la table, aller danser pour quelques chansons et on a demandé à rentrer... À minuit le carosse redevient citrouille!
Aujourd'hui, on avait une sortie en ville planifiée avec William, un chauffeur de l'hôpital. On s'est dirigées vers le Champ de Mars où on a pu faire du shopping, je me suis racheté des sandales entre autres, et on a visité plusieurs kiosques d'artisanat. En après-midi, un couple de Québécois ici par intermittence depuis au moins 10 ans est venu nous chercher pour aller dans le haut de la ville à Kenscoff. Là haut il y a un observatoire d'où on a une vue imprenable sur toute la ville et la région environnante... Wow!! On a pris plein de photos et continué le magasinage... Les vendeurs ont dû nous trouver bien dures à leur endroit mais on avait l'expérimentée Michelle avec nous! On a eu de bons prix sur tout... J'ai acheté une belle toile, comme il n'en existe aucune autre, contrairement à de nombreuses oeuvres qui ne sont en fait que des reproductions. On est arrêtés au Munchees débuter l'apéro, juste en face de leur ancienne maison, et on a poursuivi ça dans leur actuelle demeure près de l'hôpital. On est ensuite allés souper dans un très bon restaurant où on fait de l'excellent poisson boucané et j'ai mangé du lambi, un coquillage que je trouve seulement ici. Un collègue d'Yves est venu souper avec nous et on a eu vraiment du plaisir! Le week end a très très bien commencé... On a la possibilité de sortir du site de l'hôpital et de profiter de toutes les bonnes choses d'ici comme jamais on n'aurait espéré!
jeudi 2 février 2012
En communauté chez le vrai moun!
Ils sont pas beaux ces ti-mouns? Quelle attitude!
On a commencé la journée avec les gens de la médecine communautaire. La mission du jour : installer des postes de distribution de comprimés traitant la filariose, un ver parasite transmis par les insectes piqueurs qui peut provoquer des symptômes s'apparentant à l'éléphantisme. D'abord un peu de préparation à la base, organisation des équipes, distribution d'affiches annonçant les postes de distribution, de comprimés en bonne quantité, et de sachets d'eau pour avaler les dits comprimés. De l'eau... facile à transporter han? Les gens travaillent vraiment fort ici... tout se fait toujours à la main... De notre côté on était privilégiées, deux escortes avec pour seule mission de nous faire voir les quartiers et ils en ont profité en chemin pour annoncer le projet aux gens et les diriger vers les postes de distribution. On a marché avec Frère Louis et Germanie d'un poste à l'autre pendant 3 bonnes heures, un record pour moi ici!! Avec HI on nous déposait toujours au plus proche du bénéficiaire à visiter, et on ressautait dans la voiture immédiatement après la visite. On a pu visiter les secteurs de Marie-Thérèse, Bobin et Bristout.
On se rend bien compte qu'à l'hôpital on se trouve dans une tour d'ivoire, comme le disait ma collègue. Une bulle de luxe dans un univers de misère. Bobin et Bristout sont en fait des bidonvilles, des constructions de béton empilées les unes sur les autres sur une pente abrupte, avec au-travers des camps qui persistent. Moins qu'il y en avait paraît-il. Les ados jouent au foot avec un contenant de jus vide. Chacun tente de tirer son épingle du jeu en vendant qui des pièces de moto, qui des bananes, des souliers, des sous-vêtements dans un bac qu'on transporte sur la tête, avec des échantillons sur l'épaule, pourquoi pas. Je n'ai pas trouvé ma grandeur malheureusement.
Plusieurs des points de distribution d'aujourd'hui se trouvaient dans les écoles avec pour clientèle cible les élèves. On s'est donc retrouvées entourées d'enfants fascinés de voir des "blancs" comme ils nous appellent. J'avais à un moment deux fillettes accrochées à mes mains... Quel genre de vie auront-elles?
Ça se bousculait devant la caméra pour se faire prendre en photo, tellement proche que je n'arrivais même plus à cadrer des visages complets!! Je ne sais pas si on a mis du bonheur dans leur journée mais ils en ont mis dans la nôtre c'est certain.
On a commencé la journée avec les gens de la médecine communautaire. La mission du jour : installer des postes de distribution de comprimés traitant la filariose, un ver parasite transmis par les insectes piqueurs qui peut provoquer des symptômes s'apparentant à l'éléphantisme. D'abord un peu de préparation à la base, organisation des équipes, distribution d'affiches annonçant les postes de distribution, de comprimés en bonne quantité, et de sachets d'eau pour avaler les dits comprimés. De l'eau... facile à transporter han? Les gens travaillent vraiment fort ici... tout se fait toujours à la main... De notre côté on était privilégiées, deux escortes avec pour seule mission de nous faire voir les quartiers et ils en ont profité en chemin pour annoncer le projet aux gens et les diriger vers les postes de distribution. On a marché avec Frère Louis et Germanie d'un poste à l'autre pendant 3 bonnes heures, un record pour moi ici!! Avec HI on nous déposait toujours au plus proche du bénéficiaire à visiter, et on ressautait dans la voiture immédiatement après la visite. On a pu visiter les secteurs de Marie-Thérèse, Bobin et Bristout.
On se rend bien compte qu'à l'hôpital on se trouve dans une tour d'ivoire, comme le disait ma collègue. Une bulle de luxe dans un univers de misère. Bobin et Bristout sont en fait des bidonvilles, des constructions de béton empilées les unes sur les autres sur une pente abrupte, avec au-travers des camps qui persistent. Moins qu'il y en avait paraît-il. Les ados jouent au foot avec un contenant de jus vide. Chacun tente de tirer son épingle du jeu en vendant qui des pièces de moto, qui des bananes, des souliers, des sous-vêtements dans un bac qu'on transporte sur la tête, avec des échantillons sur l'épaule, pourquoi pas. Je n'ai pas trouvé ma grandeur malheureusement.
Plusieurs des points de distribution d'aujourd'hui se trouvaient dans les écoles avec pour clientèle cible les élèves. On s'est donc retrouvées entourées d'enfants fascinés de voir des "blancs" comme ils nous appellent. J'avais à un moment deux fillettes accrochées à mes mains... Quel genre de vie auront-elles?
Ça se bousculait devant la caméra pour se faire prendre en photo, tellement proche que je n'arrivais même plus à cadrer des visages complets!! Je ne sais pas si on a mis du bonheur dans leur journée mais ils en ont mis dans la nôtre c'est certain.
mercredi 1 février 2012
Pays de poussière
Ça c'était ma réflexion avant d'aller à la douche ce soir. Est-ce que c'est pire qu'avant... sais pas. Je n'ai pas connu grandchose d'autre.
On est déjà à la moitié de la première semaine. Bien qu'on soit confinées à un assez petit territoire la plupart du temps, le temps passe plutôt vite! On réussit à avoir des rencontres avec un à deux intervenants de l'hôpital chaque jour, ce sont des gens bien occupés! On sort un peu pas loin à pied, à l'épicerie au coin de la rue. L'air du pays doit contenir des somnifères, ou on était bien fatiguées de notre voyage, on a vraiment dormi beaucoup les deux premiers jours. J'ai un peu plus d'énergie aujourd'hui. Notre cuisinier nous traite aux petits oignons. On a commencé la rédaction de notre rapport. On arrive à faire ça à deux devant l'ordi, vraiment l'atmosphère de travail est bonne et ma collègue et moi sommes la plupart du temps sur la même longueur d'onde.
On a eu la chance aujourd'hui d'aller faire un tour en ville avec le DG. Il allait y faire une course et nous a embarquées. On a fini par faire un assez bon tour de la ville, passant d'une rue à l'autre pour éviter les "blocus". Quelle impression particulière que de reprendre mes repères dans cette ville à laquelle j'ai appartenu pendant trois mois, il y a déjà un an et demi... Peu de choses ont changé, au fond, tristement... Toujours les bâtiments effondrés, les tas de gravats, les camps pleins de vie qui semblent pourtant figés dans le temps... Très peu de nouvelles constructions. Au retour on est allées rencontrer la directrice d'une résidence privée pour personnes âgées voisine de l'hôpital, un potentiel beau milieu d'intervention. Demain, visite en communauté pour accompagner une équipe de santé communautaire qui pose des actions pour prévenir la filariose, un parasite qui donne une forme d'éléphantisme. On va essayer de se faire une idée des besoins en réadaptation dans ces secteurs. On va pouvoir marcher pour la peine, sous le chaud soleil des îles!
On est déjà à la moitié de la première semaine. Bien qu'on soit confinées à un assez petit territoire la plupart du temps, le temps passe plutôt vite! On réussit à avoir des rencontres avec un à deux intervenants de l'hôpital chaque jour, ce sont des gens bien occupés! On sort un peu pas loin à pied, à l'épicerie au coin de la rue. L'air du pays doit contenir des somnifères, ou on était bien fatiguées de notre voyage, on a vraiment dormi beaucoup les deux premiers jours. J'ai un peu plus d'énergie aujourd'hui. Notre cuisinier nous traite aux petits oignons. On a commencé la rédaction de notre rapport. On arrive à faire ça à deux devant l'ordi, vraiment l'atmosphère de travail est bonne et ma collègue et moi sommes la plupart du temps sur la même longueur d'onde.
On a eu la chance aujourd'hui d'aller faire un tour en ville avec le DG. Il allait y faire une course et nous a embarquées. On a fini par faire un assez bon tour de la ville, passant d'une rue à l'autre pour éviter les "blocus". Quelle impression particulière que de reprendre mes repères dans cette ville à laquelle j'ai appartenu pendant trois mois, il y a déjà un an et demi... Peu de choses ont changé, au fond, tristement... Toujours les bâtiments effondrés, les tas de gravats, les camps pleins de vie qui semblent pourtant figés dans le temps... Très peu de nouvelles constructions. Au retour on est allées rencontrer la directrice d'une résidence privée pour personnes âgées voisine de l'hôpital, un potentiel beau milieu d'intervention. Demain, visite en communauté pour accompagner une équipe de santé communautaire qui pose des actions pour prévenir la filariose, un parasite qui donne une forme d'éléphantisme. On va essayer de se faire une idée des besoins en réadaptation dans ces secteurs. On va pouvoir marcher pour la peine, sous le chaud soleil des îles!
mardi 31 janvier 2012
Haïti... le retour
Ça fait des mois que je ne suis pas venue sur ce site... Je ne me souvenais même plus ce que j'y avais écrit la dernière fois, mais ça me fait plaisir de voir que je peux en partie répondre à mes propres interrogations.
En mai dernier j'étais complètement ailleurs... Un peu déçue certainement que les essais pour démarrer le projet Haïti avec l'université aient échoué deux fois plutôt qu'une dans les mois précédents. Concours de circonstances, mauvais timing.
Mais j'y suis, finalement, dans un court séjour exploratoire dans un hôpital de la capitale, pour étudier concrètement la possibilité d'actualiser le projet d'ici 6 à 8 mois, si Dieu veut. C'est une premier début de quelque chose de concret.
On n'a pas toutes les réponses encore, mais j'espère pouvoir dire dans 3 ans, dans 10 ans, quand ce projet aura grandi, mûri, que c'est un peu mon bébé.
En mai dernier j'étais complètement ailleurs... Un peu déçue certainement que les essais pour démarrer le projet Haïti avec l'université aient échoué deux fois plutôt qu'une dans les mois précédents. Concours de circonstances, mauvais timing.
Mais j'y suis, finalement, dans un court séjour exploratoire dans un hôpital de la capitale, pour étudier concrètement la possibilité d'actualiser le projet d'ici 6 à 8 mois, si Dieu veut. C'est une premier début de quelque chose de concret.
On n'a pas toutes les réponses encore, mais j'espère pouvoir dire dans 3 ans, dans 10 ans, quand ce projet aura grandi, mûri, que c'est un peu mon bébé.
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