samedi 31 juillet 2010

Comme promis

Comme promis!!! voici le cochon emporté par les eaux. Notez au tout début du vidéo à gauche la vague de déchets qui vient tout juste de passer et le niveau d'eau qui monte à vue d'oeil. Habituellement c'est complètement sec dans cette ravine.

vendredi 30 juillet 2010

Les suites...

Bon... et bien lundi c'était un peu la pointe de l'iceberg, où les gouttes ont rempli le vase à raz bord... et il a débordé aujourd'hui.

Tout au long de la semaine j'ai tenté de faire entendre d'abord, et comprendre ensuite au coordo santé que je n'avais pas les moyens ou le support nécessaire pour faire le travail. J'entendais un peu comme message par les gens de l'admin et de la logistique que j'aurais dû savoir que d'aller partir une antenne ça sous-entendait faire de l'administration et de la logistique... et que si j'étais pas capable de le faire fallait envoyer quelqu'un d'autre. C'est pas bon pour mon orgueil ça. J'ai donc compris aujourd'hui qu'on attendait de moi que je porte trois chapeaux, donc, car au travers de tout ça je dois encore être physiothérapeute. À priori je n'ai pas de problème avec ça, en autant qu'on me forme pour le faire. Mais non, c'est tout à l'arrache.

Quand on m'a rechanté le même discours, en me disant que ce qui m'empoisonne la vie aux Gonaïves en fait c'est des broutilles pour Port-au-Prince, et que je ne devrais donc pas m'en faire avec ça, ben le vase a débordé. Et comme par hasard la chef de mission passait par là. Elle m'a écouté, et sur le champ a décidé qu'on fermait l'antenne de Gonaïves, qu'on allait lister tous les problèmes, proposer des solutions et un plan d'action, avec le coordo santé, qui serait retourné à la chef de mission pour approbation, avant qu'on envisage de réouvrir l'antenne là-bas. "Et si quand ils voudront te renvoyer tu considères que ça n'est pas prêt tu m'appelles!"

Donc je suis à Port-au-Prince pour une durée indéterminée. Le temps qu'on règle les questions de logistique, d'administration, de recrutement de personnel, et j'en passe. C'est vraiment peu probable que je retourne aux Gonaïves d'ici la fin de ma mission, mais j'espère que le terrain sera bien préparé pour les suivants. Et si j'ai du temps libre, il y a encore amplement de travail à faire sur les antennes de Port-au-Prince... Mais pas d'administration ou de logistique.

Je rentre au pays le 14 août dans la soirée.

mardi 27 juillet 2010

Ceci est un pétage de coche

Comme ça vous êtes prévenus.





Ça peut devenir drôlement difficile de faire un travail quand on a des exigences et des échéances précises à respecter, qu'on nous promet les moyens de faire ce travail et qu'ils arrivent au compte-gouttes...
Quand la logistique qui devrait supporter notre travail est un obstacle...
Quand on nous rend responsable du non respect des procédures alors que personne ne nous forme à ces dites procédures...

Aujourd'hui ça va mieux, hier c'était pas beau. J'ai hâte de compter les dodos.

dimanche 25 juillet 2010

En attendant

Cet intermède est une présentation de ma connexion internet mauvaise qui ne veut pas que j'upload mon lourd vidéo. C'est partie remise, je devrais être jeudi soir à Port-au-Prince où ça sera mieux j'espère.

Samedi, on a passé un super bel après-midi à l'Haïtienne. C'était la première fois que j'étais invitée, ainsi que mes deux colocs, chez un Haïtien. J'ai visité plein de maisons, mais toujours dans un objectif de travail. Dès mon arrivée aux Gonaïves, Paul André un de nos chauffeurs m'avait parlé de son frère décédé, qui avait une propriété pleine de cocotiers. Il continue à visiter régulièrement la maison. Ses proches ne veulent pas qu'il y habite car c'est trop isolé, mais il nous invitait, Daniel et moi à aller déguster l'eau de coco un après-midi à notre convenance. C'était hier et Claire était aussi de la partie. Jonathan, un ami proche de Paul nous a reçus dans la maison du défunt frère. C'est lui qui s'occupe principalement des lieux maintenant.

Ils ont donc descendu les noix des arbres et les ont arrangées devant nous en gobelets auxquels on pouvait boire directement. Jamais goûté de noix de coco aussi fraîche! C'était bien bon. Mais ce n'était pas tout, car Jonathan fait aussi apiculteur. Et on a aussi pu déguster le miel directement sur le rayon. Un miel foncé et goûteux. Jonathan nous a parlé de ses abeilles paresseuses... la végétation est pauvre en fleurs et la production est médiocre. Il empote cependant à tous les mois ou deux mois et vend le "sirop" ou en fait cadeau à ses amis. Il doit venir nous en vendre à la maison quand il aura pu séparer le miel de la cire. Apparemment il fabrique aussi des bougies. Il a parlé aussi de la difficulté de se procurer l'équipement nécessaire en Haïti... quelqu'un a des contacts au Québec?

Comme je ne peux pas m'en empêcher quand j'ai à proximité des feuilles de palmier, j'ai fait pour Claire une sauterelle. J'avais appris à faire ça à Cuba, lors de mon premier voyage à l'étranger. Les Cubains nous avaient montré. Ils appellent ça des esperanzas, parce que c'est de la couleur de l'espoir. Apparemment ça porte chance. Et Jonathan a voulu apprendre. L'après-midi s'est terminé en séance de tissage collectif!! J'étais bien contente parce que ça permettait un véritable échange avec les gens qui nous recevaient.

Aussi, on a pendu la crémaillère hier soir à la maison. On a reçu quelques personnes d'ACF et de l'Alliance Française, et aussi Paul André qui est venu faire son tour. Bien sympa.

Aujourd'hui, mon unique objectif fut de garder le contrôle sur moi pour ne pas péter une crise contre les moustiques particulièrement agressifs... Sérieux j'en peux pu.

vendredi 23 juillet 2010

Spécial la semaine verte

Juste pour René. Après si vous êtes gentils, je vous mets mon vidéo du cochon qui est emporté par une rivière de boue lors de la grosse pluie de mardi dernier.

Bon. J'ai posé quand même quelques questions et appris plusieurs choses intéressantes sur différents secteurs agricoles ici. D'abord, il y a beaucoup de production maraîchère dans les banlieues des grandes villes. Ainsi, sur les hauteurs de Port-au-Prince, les montagnes sont organisées en plateau et ça donne un paysage fantastique, mais malheureusement je n'ai pas de photo. On descend par camion le fruit de la récolte en ville ou les commerçantes négocient le pris en gros avant de revendre au détail dans la rue, espérant se faire un petit profit.

Dans la région de l'Artibonite, on cultive le riz. Il y a d'immenses plaines inondables au pied des montagnes qui sont parfaites pour ça. Les travailleurs des champs viennent surtout du nord, comme les Mexicains qui viennent chez nous l'été arrivent du sud, pour faire le travail. Les gens de la place obtiennent généralement des emplois de superviseurs. C'est Paul André un des chauffeurs des Gonaïves qui m'a expliqué ça. Sur des kilomètres, le long de la route, on voit les hommes, surtout, qui travaillent penchés à semer de petites pousses, qui arrivent à dos d'âne dans des paniers. Aussi, dans les champs mûrs on les voit s'affairer à la récolte, le sasser, le sécher.

Pour les animaux, ben je n'ai pas encore trop compris comment ils déterminent qu'est-ce qui est à qui. On vend certains animaux vivants au marché, les poules entre autres. Et on entend les coqs partout le matin. On voit régulièrement 2-3 poules qui picorent dans un tas de déchets en ville. Les chèvres sont aussi partout, mais à qui? Ainsi que les cochons, bien qu'en moins grand nombres. Sur la route on doit régulièrement céder le passage à une petite famille, poules, canards, chèvres, cochons... Parfois dans un champ on aperçoit un boeuf, un âne, un cheval, maigres la plupart du temps, parfois attaché à un arbre. Très peu de moutons ici! On m'a dit que la viande de mouton est très peu consommée en raison de différentes croyances. Ils ne savent pas ce qu'ils manquent!!

Mais que rajouter de plus!

dimanche 18 juillet 2010

Maison Gonaïves

Enfin déménagés dans le logement permanent aux Gonaïves!!! Bon pas que c'est entièrement fonctionnel encore... On dépend complètement d'EDH (Électricité d'Haïti) pour l'électricité, si y'a panne de carburant ou intempéries importantes à court terme c'est foutu. On va avoir un générateur fonctionnel sous peu, il nous manque un inverteur je pense, enfin j'y connais rien c'est Daniel qui dit ça. Le voltage de la machine n'est pas compatible avec celui de la maison.

La gazinière n'est pas branchée, problème de raccordement de tuyaux. Faudra que ça soit réglé demain.

On a un frigo électrique qui peut marcher à peu près, tant qu'on a l'électricité quoi!

J'ai une grande chambre à moi toute seule, avec un vrai lit et des vrais draps. Ça c'est bien. Et aussi y'a de grandes fenêtres tout le tour de la maison. On a trois chambres sur un même plancher, avec une grande pièce à l'entrée qui sera éventuellement un bureau. Y'a deux salles de bain et bien sûr une petite cuisine. Les armoires se remplissent tranquillement.

La cour est bétonnée à la grandeur mais y'a quelques îlots avec des arbres à fleurs. Juste pour avoir notre espace à nous et du calme quand on en a besoin ça fait vraiment du bien. Aujourd'hui j'ai pu faire la grasse mat jusqu'à 10h40... du jamais vu ici encore!

Et la semaine on a quelqu'un qui va cuisiner et faire le ménage et la lessive... c'est même pas du luxe avec les horaires qu'on fait.

C'était vraiment bruyant la nuit dernière chez les voisins. J'espère que la semaine ça sera un peu plus calme. Maintenant il pleut pas mal depuis une bonne demi-heure... ça devrait calmer un peu tout le monde.

vendredi 16 juillet 2010

Bilan de semaine

Faute de débuter la prospection à l'extérieur des Gonaïves, on a essayé de mieux établir les liens sur place. Ça a été utile d'être deux expats sur place, j'ai plutôt géré l'aspect administratif de l'antenne alors que Claire voyait au côté clinique. C'est bien de travailler à deux, on met nos idées en commun et Claire a plus d'expérience que moi donc j'en bénéficie!!

On a donc pu aller rencontrer le médecin du meilleur hôpital en ville, vraiment sympathique et ouvert. Il a pris le temps de nous expliquer quelles spécialités sont disponibles, selon quels horaires, et on a pu établir une façon claire de transmettre nos références. Il a un peu peur de la contrefaçon de nos fiches de référence... Par ailleurs, il était heureux de connaître nos services et on lui a remis des fiches de référence vers notre antenne. J'espère qu'on aura des patients en provenance de l'hôpital sous peu, c'est plus encourageant et proche de ce que je connais de travailler avec des gens qui sont en pleine période de récupération.

On a essayé de voir aussi les gens d'Action Contre la Faim, bien établis ici depuis au moins un an. Ils ont pu préciser leur mandat (en partie, y'a une grosse rotation de personnel là et le timing pour les rencontrer était mauvais) du point de vue support psychosocial et malnutrition.

Le médecin responsable de l'hôpital à la sortie de la ville a manqué son rendez-vous avec nous...

On a rencontré le responsable de la secrétairie d'état pour les personnes handicapées. C'est un politicien qui essaye de placer ses jetons... Il semblait insulté qu'on ait débuté du recrutement sans d'abord lui expliquer quel genre de personne on recherche... (nous manque un travailleur communautaire, un technicien de réadaptation, un travailleur social et un travailleur protection sur l'équipe mobile). C'est un peu poche. Au moins je lui ai demandé de m'indiquer où il souhaite qu'on aille prospecter, j'espère que ça lui suffira comme implication, ça et faire le lien avec les associations locales. Faudra user de subtilité.

Au-travers de tout ça faut aussi "coacher" notre nouveau chef d'antenne, premier emploi chez Handicap, pas d'expérience auprès des personnes handicapées, moi je ne sais pas ce qu'est son travail, mais faut que je lui montre... En tous cas. On essaye d'organiser des trucs, il est motivé et assez structuré, et il connaît le terrain. Il voit grand!! Un peu trop déjà maintenant pour la panse de notre pauvre petite antenne... mais bon. Il va s'ajuster. Je devrais éventuellement recevoir sa description de tâche par courriel, ça va m'aider un peu.

On continue de suivre des clients sur l'antenne, 59 sur 4 jours de travail. Y'avait le petit Steeve cet après-midi qui était là... semble bien mal en point. 13 mois, tout maigrichon avec un gros ventre, chaud et la peau sèche, avec un sixième doigt aux quatre membres (ça fait deux personnes que je vois comme ça ici) et un visage aux traits assez particuliers... Doit avoir un syndrome quelconque. Hâte qu'il ait vu un médecin. Faudra revoir le système, lui et sa tante on attendu des heures... Et il pleurait le pauvre chou!! En tous cas. À la fin de mon évaluation, bien courte, il était assis sur la table de thérapie, appuyé sur moi, tout calme. La préoccupation de la famille c'est le retard de développement, je voudrais bien qu'il soit d'abord nourri!!!

La seconde voiture de l'antenne est arrivée aujourd'hui. Hier n'a pas pu venir car il y avait des protestations sur la route de Port-au-Prince aux Gonaïves, le bureau l'a retenue. Sécu avant tout! Z'étaient à peine arrivés aujourd'hui qu'ils faisaient une crevaison, ça fait trois sur cette voiture depuis que je suis ici... ça commence à bien faire!

mardi 13 juillet 2010

Encore du neuf!

Dimanche quand j'ai écris que je partais avec Claire, je ne savais pas encore pourquoi on envoyait deux expats aux Gonaïves. Je pensais que peut-être ma boss avait eu pitié, vu le témoignage de mes colocs qui m'ont vue revenir épuisée et émotive après une semaine. Pas folle ma patronne, bien que j'avais été bien durant mon meeting avec elle, elle a enquêté auprès de mes amis proches pour voir comment j'étais. Ça m'a un peu embêtée sur le moment mais en fait c'est juste parce qu'elle voulait s'assurer que je sois bien.

Le break a fait du bien, ça va mieux, et c'est vraiment bon d'avoir quelqu'un avec moi dans ma lointaine contrée.

Mais ça n'est pas pour travailler moins fort... Je pars à l'aventure et là c'est bien vrai!

En fait on va démarrer une antenne mobile dans la région de Gonaïves. Ma mission, et je l'ai acceptée, est d'aller enquêter dans les municipalités aux alentours (jusqu'à deux heures de route aller) qui ne sont pas encore couvertes pour avoir une idée des besoins. Donc, aller me présenter à la mairie et dans les principaux établissements de santé et leur expliquer ce que fait Handicap International, quels sont leurs besoins, quelle forme de partenariat est possible, et ont-ils une petite place à prêter toutes les semaines ou deux semaines pour qu'on puisse recevoir des bénéficiaires sur place. D'ici la fin de la semaine prochaine je dois avoir produit un horaire hebdomadaire de visites à l'extérieur de Gonaïves pour la prochaine équipe mobile. Pendant ce temps, Claire garde le fort à l'antenne fixe à Gonaïves.

Beaucoup de route et de relation publique en vue...

dimanche 11 juillet 2010

Les bonnes nouvelles du jour

1- L'Espagne à gagné!!
2- Demain c'est congé, ça fera 6 mois le séisme. Des manifestations sont prévues mais je ne sais pas de quel ordre. Dites-moi... Comment ça se passe au Québec? On parle un peu de comment c'est ici?
3- Je repars mardi pour les Gonaïves, mais pas toute seule!! Claire vient avec moi.

L'étrangeté des maux

La semaine dernière, on va voir Frantz. Frantz a début trentaine. Il était chanteur jazz jusqu'à ce qu'une maladie surnaturelle lui vole sa voix et la force de ses jambes ainsi que d'un bras. Il a conservé la capacité d'écrire et suffisamment de mémoire pour avoir une assez juste idée de qui il est et la conscience de son environnement immédiat, pour le reste c'est un peu difficile à déterminer actuellement mais certains signes ne mentent pas... Il a un mauvais contrôle de sa salive bien qu'il aurait la capacité de la garder où elle se trouve normalement. Il peut s'exprimer par sons et a une forte expression non-verbale.

Maladie surnaturelle... Quand la famille me regarde et me demande si je comprends bien, je fais signe que oui et pense à Laferrière, et aussi à Gaby, un traducteur haïtien que j'ai écouté bégayer sur le vaudou un vendredi en fin d'après-midi, pris dans les embouteillages au retour de Carrefour, son père est prêtre et lui-même a étudié la magie noire.

Frantz vit avec plusieurs membres de sa famille au deuxième étage d'une maison qui a connu les ouragans. L'escalier pour y monter est abrupt et effrayant, ça a donné place à la gigue d'un papi sur les marches pour me démontrer que c'est tout de même sécuritaire... Les murs ont été placardés avec toutes les formes de planches imaginables dans un désordre organisé. À l'étage, quelques minuscules pièces encombrées où chaque plancher a son propre niveau. À notre arrivée Frantz était assis en tailleur par terre en haut des marches. Il terminait son repas. On a rédigé l'entrevue initiale avec la famille avant de l'asseoir sur une chaise pour avoir une idée de son équilibre et mieux pouvoir évaluer sa force. Il est parvenu à se lever debout en se tirant sur un cadre de porte, c'était prometteur. Pendant ce temps les enfants grimpés dans l'escalier m'interpelaient, blanc! blanc! et les plus vieux montraient aux plus jeunes du bas des marches l'étrange personnage qui avait investi leur balcon de fortune.

Le temps filait, Prophète est allé chercher un matelas dans la voiture (n'importe quoi pour ne faire qu'un seul aller-retour dans l'escalier). C'est en souriant et en tapant des mains que Frantz a accueilli l'apparition d'un déambulateur qu'on a assemblé devant lui avant qu'il l'essaie, et il a pu faire quelques pas avec supervision et de l'aide pour se retourner. Je pense qu'il arrivera d'ici quelques semaines à se déplacer seul en haut, mais ça ne résout pas le principal problème, l'inaccessibilité du logement...

samedi 10 juillet 2010

Les relations

J'ai eu une demande spéciale pour un billet sur ce thème... Trouvez l'erreur, ça venait d'une psy. ;-)

C'est vrai que tout ce qui se passe ici se produit à une vitesse et à une intensité que j'ai rarement connues. On est constamment en adaptation, et on est un peu aussi pris avec le monde qu'on a autour de nous, donc ça peut difficilement mal fonctionner. On en serait bien malheureux. La chimie dans les maisons est quand même variable selon les endroits. Ça va de on partage l'espace de façon courtoise (et aussi la bière) à on forme une véritable famille, où même parfois papa et maman sont désignés et prennent soin des rejetons. Dans la maison 1, pour parler de celle-là, y'a Papa Pascal, le chargé de formation du PnO, un sympathique Togolais dans la cinquantaine (qui cuisine les dimanches!). Aussi, régulièrement dans la maison il y a eu une femme un peu plus âgée que la moyenne (mais c'est facultatif) avec une aptitude à prendre soin des gens autour d'elle qui l'ont démarquée en tant que maman. Et dans la maison un aussi on trouve plusieurs étudiants techniciens en prothèses et orthèses qui sont significativement plus jeunes que la majorité, ils sont affectueusement désignés sous le nom des enfants. Les entre-deux contribuent à la joie de vivre de la maison et à tempérer un peu tout le monde, les plus vieux comme les plus jeunes, qui manquent parfois un peu de maturité disons le.

Dans la maison 5, on est pas mal tous du même âge (24-32) et même si de nombreuses nationalités sont représentées (3 du Qc, 2 Canadiennes anglophones, 1 Anglaise, 2 Philippines, 1 Australienne, 2 Salvadoriens, 2 Français) on réussit quand même à avoir une vie de maison assez serrée où ça discute fréquemment en 3 langues. Les liens se tissent à une vitesse impressionnante, on partage les bons coups, les bonnes nouvelles et les difficultés au quotidien et je me suis rendue compte en les quittant pour les Gonaïves que c'était drôlement important dans un contexte comme Haïti. Ça nous permet aussi d'avoir une vie en dehors du travail. Toute seule c'est plus difficile. J'étais vraiment contente de retrouver ma gang le week end dernier, même si je les connaissais pour la plupart depuis 3 semaines!!!

Au travail entre les expats, c'est franchement relax, même avec les supérieurs, et même s'ils sont tous français. Y'a des tensions assez régulièrement avec l'équipe de logistique reliées au travail mais on peut aller prendre un verre le soir avec eux sans problème. En fait on peut pas mal s'inviter aux autres maisons quand bon nous semble...

Avec les Haïtiens, c'est variable. Ça dépend de plusieurs facteurs je crois. Je suis devenue très proche d'une chef d'antenne avec laquelle j'ai travaillé deux semaines seulement. C'est drôle parce que c'est la deuxième personne au monde à m'avoir appelée Mélou spontanément... Avec certains membres de l'équipe ça se passe super bien, la collaboration est bonne une fois que la confiance est établie, je peux bien les orienter sur le travail à faire et ils viennent me consulter lorsqu'ils rencontrent des situations difficiles. Au début c'est toujours un peu compliqué... On marche sur des oeufs, on apprend à se connaître, on juge des compétences de part et d'autres... Parfois ça demeure difficile. La formation et le potentiel des techniciens est très variable. Alors je respire... J'essaye de prendre le plus de recul possible et d'agir en coach. Normalement ils doivent apprendre à être plus autonomes. L'objectif final c'est qu'une fois que les projets seront bien implantés on puisse laisser la communauté les gérer seuls.

mercredi 7 juillet 2010

Las vacaciones

Là c'est la pause pendant l'orage après une journée à la playa... et c'est tout un orage. On est en plein milieu, mais à l'hôtel ça va et on peut tout regarder ça du balcon.

Je me suis retrouvée en vacances avec deux joyeuses luronnes. C'était pas planifié mais je pense que toutes les trois on est bien contentes que je sois de la partie. Elles devaient partir toutes les deux au départ. On forme donc un trio franco-australo-québécois. Mon défi de la semaine, devenir complètement ok avec l'accent australien. Kari est la fille de la mission que j'ai le plus de difficulté à comprendre. C'est une fille vraiment cool, qui a besoin de bouger, qui aime rire... Anne-Sophie est plus calme, je pense qu'on se ressemble plus. Elle est plus extrême que moi côté plein air et a ses moments de folie aussi. Ça se passe vraiment bien les trois ensemble jusqu'à maintenant.

On a pris l'avion de Port-au-Prince dimanche matin. On s'est rendues à l'hôtel et l'après-midi a été consacré à la siesta, les filles n'avaient pas dormi dans un lit depuis quelques mois. Ensuite nous sommes allées prendre une grande marche sur le malecon, le boulevard qui longe la mer. On s'est arrêtées pour une crème glacée tellement bonne!! au son de la bachata, musique traditionnelle dominicaine, sur une terrasse. Nous sommes revenues dans la partie coloniale faire un peu de shopping et ça s'est terminé par une bière Presidente, la locale, sur une terrasse encore, avec des mariachis s'il-vous-plaît.

Après la douche nous sommes retournées souper sur la playa Espana dans un restaurant espagnol. On aurait dit un retour en Espagne en fait... Sangria, paella, jamon y queso, même un spectacle de flamenco!!

Le lendemain ressemble à la veille, shopping dans la vieille ville, café glacé et pizza au break et souper dans un bon resto italien pour continuer dans le thème, sur la terrasse tout en haut de la bâtisse.

On a pris le bus hier pour Cabarete, sur la plage au nord de l'île. C'est magnifique. C'est le fun d'avoir plus de vent et de vagues que sur la mer des Caraïbes. On est au paradis du kitesurfing ici, une voile et une planche... Je ne crois pas que je m'y mettrai, ça semble un trop grand effort pour le moment. Les marches sur la plage, la lecture, une baignade de temps en temps, c'est parfait pour moi!!

dimanche 4 juillet 2010

Santo Domingo

On vient d'arriver... J'suis installée dans la cour intérieure de l'hôtel, avec des plantes tropicales autour de moi, un bruit d'eau, les oiseaux, et les femmes de chambre qui font leur travail, tranquillement. Et c'est tout. Aucun tourbillon, pas de cris, la langue espagnole tellement plus douce que le créole, la paix.

jeudi 1 juillet 2010

J'ai hâte

D'ouvrir le robinet pour prendre un verre d'eau... On ne réalise pas la chance qu'on a!
D'avoir de la pression dans ma douche. Vraiment poche laver les cheveux dans un filet d'eau.
De laver mon linge à la machine. Cette semaine c'est tout à la main à l'hôtel.
D'écouter le silence...
De voir mon monde!!!
De pouvoir faire exactement ce que je veux quand je veux.
De boire du lait...
De manger un steak saignant.
De pouvoir prendre une grande marche.
De conduire ma voiture.
Le break va faire du bien.